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Elégance à la française
Fan de motos classiques, élégant accompli et professionnel du textile, Maxime a fondé sa marque Monsieur Bobber sur ces fondements. Au final, une très belle collection de gilets de haute qualité, fabriqués en France et séduidants en diable. Défilé de présentation…
Texte : Philippe Canville – Photos : Laurent Scavone
Comme le chante si bien Sansévérino : "L'élégance n'a d'importance que si on y pense". Un adage qui définit assez bien, et non sans humour, le rapport à la tenue vestimentaire que chacun s'approprie ou applique. Alors rouler à moto en gilet de costume ... pourquoi pas ? Certes, beaucoup y verront un côté Distinguished Gentleman Rider mais ce n'est pas le seul aspect qu'il faut retenir de ces collections de gilets chics inventées par Maxime Blaise, le créateur de Monsieur Bobber, une entreprise des Hauts-de-France qui cultive avec ferveur le "fait en France" et le vêtement rare. C'est le concepteur de ces gilets qui explique : « Je porte en permanence des gilets mais j'ai toujours eu des difficultés à trouver des pièces de qualité et à mon goût. J'ai donc décidé de lancer cette marque pour proposer à mes clients potentiels des gilets sur-mesure et réalisés dans des tissus traditionnels et de haute tenue. Bien sûr, d'autres marques proposent ce genre de vêtements mais j'ai voulu y ajouter quelques touches bien personnelles. »
Avant de nous dévoiler les dessous de l'affaire, Maxime refait avec nous son parcours. Il est né dans la région où siégeaient les grands noms du tissage puis il a évolué dans l'univers du tissu, plutôt côté marketing digital, restant de longues années dans un grand groupe de prêt-à-porter, puis au sein d'une grande famille d'industriels du Nord, son dernier job avant de se jeter à l'eau et fonder sa propre marque : les jouets ... dans une compagnie belge. Il nous raconte : « Souvent, je ne trouvais vraiment pas ce que je voulais. M'est venue l’idée et aussi l'envie, de fabriquer des gilets susceptibles de séduire les hommes élégants. On en trouve parmi les motards et comme je suis passionné par la moto, j’ai fondé Monsieur Bobber, il y a quelques mois, avec des objectifs et des impératifs précis.
Tout d'abord, désespéré par la disparition de notre industrie textile en France, j'ai cherché à travailler avec les derniers défenseurs de cette qualité française, née dans la région il y a bien longtemps. C'est pour cette raison que je me fournis dans une entreprise du nord. Très connus, ils sont établis à Roubaix depuis les années 50. Ils me fournissent en tissu de lainage fabriqué en Italie (personne ne tisse plus cette matière en France désormais). Ensuite, sur un patron ultra classique que j'ai réalisé, je fais monter mes gilets à Hazebrouk dans un atelier spécialisé dans le montage des doublures et des manteaux. Cette partie revêt une importance primordiale dans ce type de vêtements et si un gilet peut paraître un simple accessoire, l'assemblage demande beaucoup de soin pour obtenir un produit de qualité qui va tenir dans le temps. C'est beaucoup plus technique qu'il n'y paraît. Donc ce deuxième point rejoint mes objectifs de favoriser la fabrication française. Ensuite, il y a plein de détails qui ont leur importance comme le bouton gravé à la main qui finit chacun de mes gilets, avec le nom de la marque en signature. C'est une jeune femme artisane qui se charge de ça-et elle est aussi en France. Enfin, et pour parfaire mon concept, je ne travaille que sur des pièces à la commande, sur-mesure ou dans de très petites séries. Dans ce cas-là, le gilet est livré numéroté, un peu comme les sérigraphies. »
On voit que Maxime a su encadrer ses créations d'un environnement prompt à le rapprocher de ses clients, dont certains possèdent plusieurs pièces de ses collections. A ce propos, on l'interroge sur ces dits clients. Il répond : « Ma clientèle vient de différents univers. Ce sont des personnes qui travaillent et recherchent une touche d'originalité classique dans leur mise. Ils sont sensibles au soin apporté à la réalisation des gilets, à leur provenance et leur qualité. Et puis comme j'ai mis quelques intentions supplémentaires dans chaque pièce, ils se l'approprient plus facilement. Pour le dos du gilet, j'utilise un tissu mat, bleu marine très classique. Je voulais que mes clients portent le gilet sans veste. Il y a une martingale pour ajuster le vêtement et la doublure est une exclusivité Monsieur Bobber. Je l'ai dessinée moi-même en m’inspirant de la moto, mon univers de prédilection. On retrouve le même tissu sur la pochette cousue , qu’on montre ou ne montre pas selon les circonstances. Et puis chaque modèle porte le nom e d'une moto mythique : Norton, Spitfire, Trophy, Commando, Gold Star. .. Autre détail, les trois poches passepoilées sont cousues et sans fond de poche. »
A travers son discours, on comprend que pour Maxime, la moto, dans ce qu'elle a de plus symbolique, rend hommage à l'élégance. Et en la matière, l'homme sait de quoi il parle. Propriétaire d'une Norton 16 H de 1937, un mono mythique de 500 cm3, il y a de l'émotion dans la voix quand il en parle : « J'ai eu bien des motos que j'ai achetées puis revendues, mais celle-ci est une des rares dont je ne me séparerai pour rien au monde. Je l'ai depuis de nombreuses années. Elle me séduit à chaque fois que je la vois ou que je roule avec. J’ai eu bien d'autres machines, mais cette Norton est à part dans mon cœur. Il y a aussi le petit attelage Motobécane D 45 S associé à un panier Simard. Je l'avais acheté pour mon mariage, il y a onze ans, promettant de le revendre après cet événement. Je l'ai gardé et quand mes enfants sont arrivés, mon épouse a trouvé que c'était l'engin idéal pour leur faire plaisir et les promener. Donc, il est toujours là (rires). »
Maxime parle aussi bien de sa passion pour la moto classique qu'il est disert sur l'élégance et ses gilets français. Au point que nous aurions grande envie de nous offrir une de ses superbes réalisations et nous parer, nous aussi d’élégance. Qui a, au final, vraiment e l’importance…
Maxime propose des vêtements élégants mais pas ostentatoires. C’est ça être classique.